Au Moyen-Âge, Pontoise est une cité qui se démarque de par sa situation géographique. En effet, la commune est au carrefour de plusieurs voies de communication : l’Oise  comme  voie fluviale et la chaussée Jules-César comme voie terrestre, qui relie à l’époque la Normandie et Rouen à Paris.

Cette situation stratégique privilégiée se conforte en 911 avec la signature du traité de Saint-Clair-sur-Epte qui donne à Pontoise le statut de capitale du Vexin français. Grâce à ces multiples atouts, les rois de France font de la ville l’un de leur lieu de villégiature.

Pour assurer la sécurité de ces hauts personnages, la commune se transforme en véritable place forte, se cloisonnant notamment de remparts.

Les fortications au Moyen-Âge

Au XIIème siècle, des remparts agrémentés de tours et de portes sont édifiés pour faire de Pontoise une cité fortifiée. Ce système de défense est complété par des protections “naturelles” que sont l’Oise et la Viosne. Un déversoir avec vanne est par ailleurs construit à proximité de la place Notre-Dame. On pouvait ainsi en cas d’assaut, transformer le bas  de la ville en marécage.

Pontoise devient une petite agglomération fortifiée à l’intérieur de laquelle s’établissent autour du Château royal des moulins, des maisons, des bâtiments religieux et des vignes. Les fortifications de la cité évoluent au fil du temps et sont “remodelées” en fonction des conflits et de l’évolution de l’armement.

Entre sièges et démantèlements

Le XVIème siècle est marqué par les guerres de religions. Malgré ces fortifications, Pontoise est plusieurs fois prise d’assaut et détruite. Les sièges de 1589 et 1590 mettent à  mal les remparts. Les fortifications sont refaites au cours de ce siècle et complétées par l’aménagement de boulevards et de contrescarpes (talus extérieur d’un fossé) pour faire face aux attaques d’artillerie.
Henri III entreprend en 1589 la construction d’une citadelle rue de Gisors, mais cette dernière ne sera jamais terminée.

Au fil des années, le royaume s’agrandit et Pontoise perd ainsi peu à peu son attrait militaire au cours du XVIIème siècle.  La municipalité détient toujours la charge d’entretenir les  remparts.
Mais face aux difficultés financières de la commune et au mauvais état de l’enceinte, les fortifications finissent par être totalement  abandonnées.

En 1695-1696, des édits (actes législatifs émanant du roi) font part de la destruction des remparts : les fossés sont alors comblés, l’un transformé  en jardin public (l’actuel Jardin de la Ville) et l’autre en boulevard (l’actuel boulevard Jean-Jaurès).

Les remparts, de nos jours

Les remparts font partie des vestiges du passé glorieux de Pontoise encore visibles aujourd’hui. Ils sont ainsi inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

En 2000, une partie des remparts, boulevard Jean-Jaurès, s’effondre. Dans sa volonté  de conserver son  patrimoine historique, la Ville décide de  reconstruire, de nettoyer et de mettre en lumière ces fortifications.

La terrasse d’artillerie, située en contrebas du Dôme et de la roseraie,  est elle aussi rénovée et devient un lieu occasionnel d’animations, notamment lors de Médiéval d’Oise.