La Révolution Française n’a pas épargné Pontoise. Cette période charnière de l’Histoire de France a eu des répercussions sur la vie de la commune et de ses habitants.

La Ville de Pontoise vous propose de faire un bon dans le passé, plus précisément dans les années 1780, et de rendre un hommage au Pontoisien Jacques Dupâquier, décédé en juillet dernier et auteur de l’ouvrage  “Ainsi commença la Révolution", source principale de cet article.

Jacques Dupâquier fut académicien, ancien FFI (il a participé à la libération de Paris), directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, co-fondateur des Amis du Vexin, officier de la Légion d’Honneur, chevalier du Mérite National et  titulaire des Palmes Académiques.

Un contexte difficile

Un an avant la prise de la Bastille, la vie des habitants de Pontoise est particulièrement difficile.
En 1788, la ville subit successivement un terrible orage qui anéantit en quelques minutes toutes les récoltes de céréales et un hiver terriblement froid.

Ces catastrophes sont pour les Pontoisiens synonymes de disette. Les paysans situés autour de la commune ne peuvent leur venir en aide ; ils doivent en effet alimenter en priorité la capitale.

C’est dans ce contexte tendu que se réunissent à Versailles le 5 mai 1789 les Etats Généraux : assemblée des trois ordres (Clergé, Noblesse, Tiers-Etat) convoquée par le roi pour débattre des problèmes du pays. Leurs cahiers de doléances permettent alors de prendre la mesure de la situation du pays. Pour l’anecdote, le cahier de Pontoise contient quant à lui 53 articles qui réclament notamment l’égalité de tous face à l’impôt, la création d’une unité de poids et de mesures valable partout dans le royaume.

Les changements pour Pontoise

En écho à la Révolution, de nombreux évènements ont lieu à Pontoise : un “Arbre de la liberté” est planté place  du  Grand Martroy (aujourd’hui disparu), un monument en forme de montagne est érigé dans le parc du Château situé en haut des remparts...

Parallèlement à ces célébrations et pour éliminer tous “signes de féodalité” et de connotation religieuse, 39 rues et places de Pontoise sont débaptisées, à l’exemple de la rue du Château qui devient rue de la Montagne ou de la rue du Paon transformée en rue des Sans-Culottes.

Les couvents souffrent quant à eux d’une crise de vocations et la coniscation des biens du Clergé ont pour conséquence la disparition de bon nombre de sites religieux. Plusieurs églises et couvents, vendus aux enchères, sont détruits par des spéculateurs.

Certains édifices échappent cependant à la destruction, comme l’église Notre-Dame qui sera vendue et transformée en grenier à foin et la cathédrale Saint-Maclou qui sera utilisée comme lieu de réunion appelé “Temple de la Raison”.

Infos pratiques

Le saviez vous ?

Dans le hall de l’Hôtel de Ville se trouve une pierre provenant de la Bastille. Dès la chute de la célèbre forteresse, le citoyen Pierre-François Palloy, dit “le Patriote”, fut chargé de sa démolition.

Conscient de sa valeur symbolique, il prit soin de conserver des pierres de l’édifice. Il diffusa ces vestiges à travers la France. C’est en 1791 qu’une de ces pierres arriva à Pontoise et fut installée à l’entrée de l’actuel Hôtel de Ville.

Sur celle-ci, ont peut y lire un extrait de la Déclaration des Droits de l’Homme, autre précieux héritage de la Révolution Française.