L'histoire des vignes et du vin de Pontoise à découvrir sans modération !

Au Moyen-Âge, la région parisienne est un haut lieu de la production de vin ; sont alors recensés pas moins de 42 000 hectares de vignes.

Le climat et la géographie de la région sont propices à la culture du raisin.

À Pontoise, les premières vignes sont créées sur les coteaux le long de l’Oise, de la Viosne et dans le quartier de l’Hermitage.

Le sol calcaire y permet une production de raisins gorgés de sucre donc de qualité. À cette époque, le vin pontoisien est principalement blanc, issu du Chardonnay.

Ce vin de qualité, qu’on appelle Ginglet, s’invite même à la table des rois et notamment celle de Louis VII.

À cette époque, le vin s’avère être un produit de toute importance pour les moines pontoisiens. Les religieux de l’abbaye Saint-Martin en tirent leur principale source de revenu.

Ils possèdent d’ailleurs bon nombre de tavernes et de dépôts de vin dans la ville. Le Ginglet est également important pour l’économie de la cité et permet un commerce florissant à Pontoise.

Au XVIème siècle, le nom de la place de l’Hôtel de Ville y fait d’ailleurs référence. Elle se nomme la « Place de l’Estape-au-vin ». En effet, la production est stockée dans les nombreuses caves que compte le cœur historique de la commune, qui avec leur température constante garantissaient une excellente conservation.

Ensuite le vin est acheminé par l’Oise vers Paris ou vers le Nord de la France. Le Ginglet s’exporte donc.

Le déclin de la production

A partir des années 1700, le nombre d’habitants dans la région augmente fortement. Il faut donc produire toujours plus de vin et à bas prix.

Les vignerons privilégient le Gamay et la culture en plaine. Il est plus productif et procure de meilleurs rendements, au détriment bien évidemment de la qualité.

Une liste nominative des Pontoisiens réalisée en 1781 permet de connaître le nombre de vignerons présents dans les différents quartiers : 57 cultivent à l’Hermitage, 18 dans le faubourg d’Ennery, 63 dans le quartier Notre-Dame et 43 à dans le quartier Saint-Martin.

Le XIXème siècle sonne le déclin de la production. L’arrivée du train à Pontoise permet d’acheminer des grandes quantités de vins à bas prix : les vins du Midi.

A cette concurrence, s’ajoute une espèce d’insectes homoptères, sorte de pucerons ravageurs de la vigne, qui va détruire presque la totalité du vignoble français : le phylloxéra.

Ainsi, à la fin du XIXème siècle, Pontoise ne compte plus que 100 hectares de vignes. Le vignoble en Ile de France ne se remettra pas de cette crise ; l’urbanisation et le besoin de terre achèvent définitivement la production au cours du XXème siècle.

La renaissance de la vigne

La tradition viticole renaît en 2002 à Pontoise grâce à la Commune libre de Saint-Martin (cf. p. 14-15). Les bénévoles de cette association ont replanté 700 pieds de vignes sur les coteaux du plateau Saint-Martin.

Le 2 octobre 2004, 50 ans après les dernières vendanges, une nouvelle collecte de raisins a pu avoir lieu. 130 litres de jus de raisins ont été récoltés et pressés.

Le Ginglet se déguste donc de nouveau. Pour faire connaître ce vin et perpétuer la tradition, la Commune libre de Saint-Martin propose aux Pontoisiens d’apprécier ce nectar local lors de la Foire Saint-Martin.

Source: Lachiver, Marcel, "Vins, vignes et vignerons : histoire du vignoble français", 1988, Paris, Ed. Fayard.