À Pontoise, des métiers aujourd’hui disparus étaient incontournables à la fin du XIXème siècle. Les noms de certaines rues rappellent encore de nos jours leur omniprésence d'autrefois.

Les artisans s'installaient selon leur domaine d'activité sur des sites bien particuliers de la ville, à l'instar de la rue des Maréchaux, de la rue de la Coutellerie ou encore du Jardin des Lavandières.

Le "paradis des crieurs"

Jusqu'au XIXème siècle, la place de la Harengerie accueille un marché dédié aux poissons de mer. Les marchands de harengs vendent alors leurs pêches à la criée.

Pourtant, l'effervescence se vit plus encore lors des marchés du centre-ville organisés le week-end et pendant lesquels de multiples professions aujourd'hui disparues, officiaient.

Les Pontoisiens guettent en effet le passage de marchands ambulants, vendant crème fraîche ou charbon de bois. Des “chanteurs de rue” qui, comme leur nom l'indique, gagnent leur vie en entonnant aux passants des récits satiriques, romantiques ou tragiques.

Le “tambour de ville”, crieur public qui impose le silence, annonce quant à lui, à forte voix les avis communaux, les arrêtés, les dates de réunions et les petites annonces des particuliers.

Sur les bords de l’Oise et de la Viosne, l’activité ne manque pas non plus. Les lavandières, qui donneront par la suite leur nom à une partie du parc du château de Marcouville, blanchissent le linge jeté dans l’eau et frotté avec de la cendre et des morceaux de savon.

Leur travail est éreintant, car il se fait à genoux ou appuyé sur le bord incliné des bateaux lavoirs amarrés quai du Pothuis.

Les “tanneurs” travaillent eux-aussi par centaines au bord de l'Oise et de la Viosne. Pour produire le cuir, ces derniers salent et lavent à l’eau des peaux d’animaux préalablement dépourvues de leur graisse et de leurs poils.

Aux petits soins des chevaux

Même lorsque l’eau se repose et les voix s’éteignent il y a toujours du bruit dans le Pontoise du XIXème siècle. Le claquement des sabots des chevaux sur le pavé est on ne peut plus familier.

Les chevaux sont en effet le seul moyen de transport à cette époque. Plusieurs corps de métier dédiés à ces animaux se développent en ville.

Le maréchal-ferrant les soigne, fabrique et pose leurs fers ; le bourrelier conçoit et répare les brides, harnais, œillères et mors nécessaires à leur conduite.

Le charron, expert en bois et en géométrie réalise quant à lui les roues des charrettes et le ramasseur de crottin assure la propreté des rues après leur passage.

Le fumier ainsi récolté est ensuite revendu comme engrais pour les jardins potagers de la commune.

Ces professions subsisteront jusqu’à la généralisation de l’automobile dans les années 1950.

Le saviez-vous ?

La sente des Chaudronniers et la rue de la Coutellerie rappellent deux métiers du XIXème siècle qui siégeaient respectivement sur ces deux voies.

Le chaudronnier fabriquait les chaudrons qui servaient à faire mijoter le potage et le pot-au-feu, à une époque où la cuisine était préparée dans l’âtre de la cheminée et le coutelier réalisait les couteaux.

À l'époque on offrait un couteau aux enfants dès l’âge de 7 ans pour symboliser leur entrée dans le monde des adultes.

La rue des Étannets fait référence aux tanneurs implantés dans ce quartier. Les tanneries étaient installées au-delà des remparts car leur activité était malodorante et polluante.

À Pontoise, des moulins à tans sur les bords de la Viosne permettaient de broyer l’écorce de chêne nécessaire au tannage des peaux, c’est-à-dire à la préparation du cuir.