Au XIIIème siècle, Pontoise est à l’apogée de sa prospérité et de sa ferveur religieuse. Le roi de France Louis IX et sa mère Blanche de Castille, qui séjournent sur les hauteurs du Mont-Bélien, ont façonné une cité à leur image : très pieuse.

La ville compte six églises et de nombreux couvents et monastères. Des édiices qui ont presque tous été détruits lors de la Révolution.

Six paroisses sous Saint Louis

“Pontoise est une ville sonnante...”. Dans sa monographie sur la ville parue en 1587, l’écrivain Noël Taillepied avait vu juste.

Au temps de Saint Louis, roi de France de 1226 à 1270, l’écho des cloches des églises résonne dans tous les quartiers de la commune. L’écrasante majorité de la population croit en Dieu et se rend à l’office du dimanche dans l’une des six églises. “La religion imprègne fortement la vie quotidienne.
Le Clergé forme l’un des trois ordres de la société française. De nombreuses personnes sont inquiètes du sort de leur âme après la mort, qui survient généralement avant l’âge de 30 ans.

Les conditions de vie difficiles les poussent à chercher protection et réconfort auprès de Dieu. Quant aux grandes personnalités, elles élèvent des édifices religieux pour démontrer leur foi”, résume l’historien Georges Duby.

Ainsi, au XIIIème siècle, Pontoise ne se limite pas aux emblématiques églises Notre-Dame et Saint-Maclou. D’autres édifices, qui disparaîtront sous la Révolution, réunissent également de nombreux fidèles.

L’église Saint-Pierre, édifiée par Robert Le Pieux vers 980, est située dans l’actuelle rue de la Roche. Elle est le siège d’un prieuré, connu pour avoir formé trois archevêques de Canterbury.

Au pied des fortifications, les mariniers aussi ont leur paroisse : l’église Saint-André. Ils accèdent à des chapelles de l’église par un escalier qui existe encore de nos jours au bas de la rue Pierre-Butin.

La vénération de Saint Mellon et de Saint Gautier

Il existe à cette même époque de véritables cultes de saints à Pontoise. L’église Saint-Mellon, située rue du Château, abrite les reliques du premier évêque de Rouen.

Dès le IXème siècle, la population peut se recueillir devant le tombeau du saint, que la ville a recueilli lors des invasions normandes. Dans le quartier Saint-Martin de Pontoise, c’est Saint Gautier, qui est ici vénéré. Il fut le premier abbé de l’abbaye bénédictine de Saint-Martin, mort en 1099 et canonisé en 1153.

L’abbaye devient à partir de 1170 un lieu de pèlerinage renommé qui mène au tombeau du moine bénédictin à qui on attribue 28 guérisons miraculeuses. Cet évènement annuel, qui se déroule le 11 novembre, est à l’origine de notre actuelle Foire Saint-Martin.

Le tombeau sera sauvegardé à la Révolution par l’abbé Cordier puis entreposé dans l’église Notre-Dame à partir de 1843.

La destruction des églises sous la Révolution

La Révolution française, en 1789, entraîne la destruction des églises Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Mellon et Saint-Martin. Les révolutionnaires souhaitent la disparition des trois ordres de la société (Noblesse-Clergé-Tiers État) et la disparition des traditions religieuses.

L’Église n’a alors plus son mot à dire dans les affaires publiques. Les relations avec Rome sont même rompues et les congrégations supprimées. Les églises Saint-Maclou et Notre-Dame échappent de peu à la démolition.

La première sert d’accueil aux réunions publiques ; la seconde est transformée en magasin à fourrage. Leur vocation de lieu de culte ne reprendra qu’en 1801.