Au début du XIIIe siècle, les Franciscains (communauté de religieux catholiques, née sous l’impulsion de François d’Assise en 1210) établis en France portaient le nom de Cordeliers. Cette appellation faisait référence à la corde qui entourait leur robe.

En 1233, sur ordre de Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, un couvent destiné à accueillir ces moines fut édifié à Pontoise à proximité des remparts. En 1356, ce couvent de Cordeliers fut détruit car il était situé trop près des remparts de Pontoise et pouvait fournir aux éventuels assaillants un abri.

En 1360, les moines furent définitivement installés dans le bâtiment situé à l’époque place de l’Etape aux vins, aujourd’hui devenue la place de l’Hôtel de Ville. Le nom donné au quartier des Cordeliers fait référence à ce couvent.

De la terre aux premières constructions

Le lieu dit des Cordeliers était, avant toute construction, une plateau agricole. Les Pontoisiens y cultivaient des céréales et des betteraves. Les premières constructions du quartier ont été réalisées à partir de 1809.

Cette année-là, le cimetière de Pontoise, anciennement situé place Nicolas Flamel, a été définitivement installé le long de la route de Gisors. A la fin du XIXème siècle, autour de la place Nicolas Flamel, s’est ainsi construit un quartier disposant de nouveaux équipements comme notamment le tribunal de commerce, les collèges de la Compassion et Chabanne.

De belles demeures pittoresques utilisant une belle diversité de matériaux (moellons, émaux, ferronneries) composent le quartier des Cordeliers et des lotissements pavillonnaires dans les rues Pasteur , Gambetta, Rabelais, Descartes et le boulevard Jacques Tête voient le jour . Au milieu des années 30, la Gendarmerie Nationale et l’Hôpital René Dubos s’établissent à leur tour à Pontoise.

Le "boom foncier" du quartier des Cordeliers

En 1954, Pontoise connaît une crise du logement due entre autres aux bombardements de la Seconde Guerre qui ont dévasté les habitations du quai du Pothuis, au baby-boom que connaît la France et à l’arrivée massive des populations rurales vers les grandes villes.

Pour faire face à cette crise, Pontoise se lance dans une vaste politique de logements et entre 1954 et 1967, près de 1 200 logements sont ainsi créés. Plusieurs types de pavillons y sont construits: des maisons individuelles en pierres des carrières de Bonneuil (Oise) avec une couverture en tuiles et des maisons jumelées appelées “maisons normandes”.

L’habitat collectif quant à lui s’organise entre la rue de Gisors et autour de la Place Van Gogh. Les appartements offrent tout le confort nécessaire aux locataires.
Le résultat enchante les nouveaux locataires, comme en témoigne un article de “L’avenir” de 1961 qui cite une nouvel arrivante : “Nous habitions Nesles-la-Vallée da ns une baraque en bois. J’attends un quatrième enfant. Aussi vous devinez combien nous sommes heureux ici. Tout est tellement clair et spacieux”.

En l’espace de dix ans c’est un véritable quartier qui s’est créé. Les commerces et le marché s’y sont très rapidement établis.

Pour répondre à l’arrivée des nombreux enfants du quartier , le groupe scolaire Paul Cézanne ouvre ses portes en 1957.

La vie de quartier s’organise et l’Association familiale des Cordeliers veille dès 1957 sur l’animation de ce nouveau quartier.