Située au carrefour de l’Oise, importante voie fluviale vers les plaines du Nord et de la  Chaussée Jules-César, via romaine Paris-Rouen, Pontoise porte à cette époque le nom de “Briva Isara” signifiant en gaulois “pont sur l’Isara” latinisé au VIIe siècle en “Pons Isarae” qui donnera Pontoise.

Un quartier dans la ville

Le passage sur l’Oise se révèle donc être un élément fondateur de la commune. En effet, autour de cette rivière se développe une entrée de ville qui évolue au fil des siècles.

Le Pont de Pontoise a toujours joué un rôle majeur dans l’évolution de la ville. Pontoise est au Moyen-Âge une commune qui s’étend de la Viosne au Mont Bélien.

Un pont de pierre surplombant l’Oise est alors construit dès 1070 (à l’emplacement actuel du pont routier). Celui-ci se compose de douze arches.

C'est alors un pont fortifié, protégeant l’accès à la ville, avec à ses deux extrémités des tours fortifiées encadrant les portes.

Sur le pont sont édifiés deux moulins à roues pendantes (moulins construits sur le courant d’une rivière) : le Moulin de Joyenval et le Moulin de l’Hospice qui alimentait l’Hôtel-Dieu tout proche.

Ils sont entourés d’échoppes (épiciers, mercier, drapier, perruquier...) et d’habitations qui en font une rue très animée et très encombrée. Le pont est un lieu de vie, d’échanges et de passages et ce, pendant près de sept siècles.

Un lieu de transit

Quotidiennement, des marchands traversaient le pont pour aller vendre leurs produits à Paris. On comptait notamment parmi eux des vendeurs de céréales du Vexin et la chasse-marée*, transporteurs de harengs de Dieppe.

Les “maîtres de pont”, agents qui contrôlaient le passage et prélevaient les taxes et redevances sur les marchandises, se situaient à l’entrée de la ville. Des taxes étaient également prélevées sur les bateaux qui transitaient sur l’Oise.

D’ailleurs, le passage n’était pas aisé pour les bateaux et il fallait une grande dextérité pour les manoeuvrer. Le courant était en effet plus important qu’à notre époque, l’Oise n’étant pas encore canalisée.

Apparaissent à cette époque des “aides de pont” qui assuraient un service de pilotage pour faciliter la navigation entre les arches étroites.

Les différentes transformations

Tout au long du XIXe siècle, le pont va subir de nombreuses transformations. La municipalité s’efforce dès lors de racheter et de démolir les habitations situées sur ce pont.

La municipalité décide d’élargir l‘entrée du pont en donnant naissance à la place du Pont en 1807.

En 1816, les Ponts et Chaussées entreprennent la construction d’un nouveau pont de pierre à quatre arches. Il sera livré en 1843.

Les moulins sont rachetés par l’Etat qui les détruira en 1836 afin d’améliorer la navigation sur l’Oise. Le pont, élément stratégique de passage, subit plusieurs destructions liées aux guerres.

L’arche centrale saute en 1870. En 1891, on remplace le pont de pierre par un pont métallique, tout en conservant une arche en pierre.

Celui-ci est détruit par le Génie français, le 11 juin 1940, pour contrer l’avancée de la Wehrmacht (armée allemande).

Ces deux destructions n’auront pas l’effet escompté sur l’avancée des troupes ennemies, puisqu’elles construiront des ponts temporaires à proximité du pont de pierre. Le pont “provisoire” en bois construit en 1940 restera en service pendant 8 ans jusqu’à la construction du pont actuel.

60 ans d’existence

Le pont actuel est inauguré le 27 janvier 1948 par le Ministre des Travaux Publics et des Transports de l’époque. Il est conçu par les Ponts et Chaussées et l’édification est confiée à l’entreprise Daydé, qui a notamment réalisé le pont de Neuilly et le pont de Tancarville.

Aujourd’hui, grâce à son armature (poutres en acier, deux culées**...), le pont s’avère être particulièrement bien adapté au développement de la navigation sur l’Oise.

Infos pratiques

* Marchand voiturier spécialisé dans le transport de poissons et sa vente en détail.

** Élément qui sert de point d’appui aux extrémités du tablier