La casse des services publics continue

La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise construit et équipe entièrement la crèche du quartier Bossut dont elle confiera la propriété et la gestion à la Ville de Pontoise. Le 16 décembre 2021 l’équipe majoritaire du conseil municipal a opté pour la gestion en délégation de service public (DSP) de cette crèche plutôt que la gestion par ses services. Ce système est pourtant bien rodé pour l’ensemble de ses crèches municipales, seule celle des Larris est confiée en DSP à la société Babilou, ce choix étant déjà contesté par les groupes d’opposition de gauche dans un précédent mandat. Nous nous étonnions alors des arguments de la majorité: délégation de la responsabilité technique, juridique et financière du service, décharge de la gestion quotidienne et moindre coût financier pour la Ville.

L’analyse des comptes fournis par les candidats à la gestion de cette nouvelle crèche montre qu’une bonne part des économies obtenues en DSP se fait aux dépens des employés: les salaires y sont souvent soit au SMIC soit en dessous des grilles de la Fonction publique.

Le dernier conseil municipal a tout de même entériné la gestion en DSP de cette future crèche  déjà entièrement financée par nos impôts.

En juillet nous posions une question orale au conseil municipal, osant interroger sur les moyens mis en œuvre par la municipalité pour s’assurer du bon fonctionnement des crèches privées pontoisiennes. Pour toute réponse Madame la Maire nous avait attaqués, critiquant vertement la seule évocation de la possibilité d’un problème au sein de ces établissements tant la mairie serait vigilante.

Soulignons qu’au moment où la majorité a voté ce choix de gestion,  les modalités de contrôles de la DSP ne sont pas encore définies, se limitant à de vagues engagements des élus majoritaires et surtout se satisfaisant des seuls contrôles de la PMI. Cela doit-il être mis en lien avec l’actuelle difficulté de la municipalité à contrôler des DSP déjà existantes telles la gestion des marchés, du stationnement ou de la crèche Babilou?

Autre choix contestable de la majorité : celui de la fusion des hôpitaux René Dubos de Pontoise, GHCPO (Beaumont/Saint Martin du Tertre) et du GHIV (Magny en Vexin, Aincourt, Marines). Il s’agirait de sauver l’hôpital de Pontoise et d’obtenir de l’Etat les crédits nécessaires à sa réhabilitation. Comme nous connaissons tous l’efficacité de la politique santé du gouvernement actuel…Continuons !

C’est un peu vite oublier que depuis des décennies, toutes les réorganisations mises en place ont entraîné des fermetures de site, de lits et la fuite des soignants. On ne compte plus les démissions de chefs de services, et les manques de lits quotidiens. En réalité l’objectif de cette fusion, comme toutes les autres, est purement administratif et comptable. Elle se soucie aussi peu de la qualité des soins pour tous que des conditions de travail des soignants. Ses conséquences seront un accroissement des cliniques privées qui récupèreront lucrativement les soins et les patients abandonnés par l’hôpital public. Et quand tout sera privatisé, les plus vulnérables seront privés de tout.

Nous regrettons pour les pontoisiens ces deux décisions qui participent à l’abandon des services publics au profit d’une vision marchande de l’éducation et la garde de nos jeunes enfants, et de l’accès aux soins et à la santé.

Le groupe « Pontoise Ecologique et Solidaire ».

S. Nguyen-Dérosier, M. Drevelle, F. Chambon et G. Bommenel