Pour la Paix, ailleurs et ici.

Palestine, Israël, Ukraine, mort de Dominique Bernard et de Nahel, suicide de Nicolas, 95 féminicides depuis le début de l’année… Il serait tentant de penser que le monde n’a jamais été aussi violent. La guerre, le terrorisme, les agressions et les harcèlements…autant de manifestations de cette violence dont on parle en boucle dans les médias en recherche de tragique et de terrifiant. Pourtant les spécialistes, sociologues, géopoliticiens, l’affirment : notre monde n’est pas plus violent. Ce qui a changé ce sont les formes qu’elle prend et son envahissement des espaces jusqu’ici sacralisés comme l’école et l’hôpital. Elle attaque aussi sans honte et de manière personnelle les représentants des institutions, dont les élus.

La parade contre la violence, c’est la solidarité, la cohésion sociale : Assurer à tous l’égalité des chances, l’égalité dans l’accès aux droits fondamentaux et au bien-être économique, social et culturel. Malheureusement, dans ces temps de troubles, certains (ir)responsables politiques tiennent des discours dangereux, désignant celui issu de l’immigration, ou celui qui est différent, comme responsable de tous nos maux. Certains, à la mémoire historique bien courte, les applaudissent oubliant le danger que l’on a déjà trop connu.

Au niveau local, dans notre ville, la responsabilité des élus est de ne pas céder à cette tentation en mobilisant tous les efforts vers la cohésion sociale. Ils doivent être soucieux d’instaurer la confiance autour des questions centrales à l’origine des tensions sociales:

  • Partage équitable des ressources avec une volonté de développement de tous les quartiers
  • Mixité sociale dans tous les quartiers
  • Favorisation des interactions sociales entre groupes et quartiers
  • Création d’espaces de rencontre en libre accès où les liens sociaux se font naturellement

Seulement voilà, il y a des choix de la mairie qui favorisent le repli sur soi et vont à l’encontre de ce qui fait cohésion : Mettre des caméras partout, inciter les habitants à se méfier des autres avec le dispositif de type « Voisins citoyens » qui invite à la dénonciation. Déléguer l’animation de la cohésion sociale au milieu associatif sans l’inscrire dans un projet structuré et soutenu par la municipalité, qui a réduit les subventions. Destiner les projets immobiliers à la classe sociale moyenne voire supérieure, sans travailler suffisamment sur la mixité sociale de tous les quartiers

Ce qui fait cohésion, c’est aussi la participation des citoyennes et des citoyens aux décisions les concernant. Malheureusement, les conseils citoyens sont en léthargie et il n’existe pas de groupes de concertation réellement représentatifs en termes de mixité sociale. Par conséquent, les besoins identifiés sont plutôt issus de l’expression de personnes socialement plus favorisées. Car les personnes socialement plus vulnérables ont besoin d’une mise en confiance particulière pour s’exprimer. Cela nécessite une forte volonté, d’importants moyens humains et financiers, la mise à disposition de suffisamment de locaux, l’animation et la formation des associations qui créent du lien.

La Paix commence là où nous vivons. Seule une politique de cohésion sociale volontariste et aux moyens conséquents peut la garantir dans notre ville. Cette Paix qui manque tant au monde.

Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année.

 

Le groupe Pontoise Ecologique et Solidaire: Sandra Nguyen Dérosier, Matthieu Drevelle, Florence Chambon, Gérard Bommenel