En octobre et en novembre, Pontoise devient LA Destination impressionniste !
Découvrez les nombreuses surprises qui vous attendent…
● Dimanche 2 octobre dès 13h
L’Automne impressionniste
Venez sur les bords de l’Oise pour réaliser une fresque, vous faire photographier à l’ancienne, partir en rallye découverte (inscription au 01 34 43 35 77), assister à la déambulation costumée, profiter d’une croisière commentée… Gratuit
► À la Guinguette (place de la Piscine)
● Samedi 15 octobre à 16h
Vernissage de l’exposition ''Impressions au fil de l’Oise''
Venez profiter de la nouvelle exposition du Musée Camille-Pissarro. Gratuit
► Musée Pissarro (17, rue du Château)
● Dimanche 16 octobre de 10h à 12h
Randonnée-Croquis
Partez sur les bords de l’Oise et dans les sentes avec un artiste qui vous donnera des conseils pour réaliser votre croquis comme un impressionniste !
Inscription au 01 34 43 35 77. Gratuit
► Potager de l’Hermitage (parking rue Maria-Deraisme)
● Dimanche 16 octobre à 14h30
Visite guidée ''Belles demeures et villégiatures''
Dans le cadre des Journées de l’Architecture
Au cours du XIXe siècle, Pontoise se transforme. L'arrivée du train favorise la venue des notables qui s'installent dans de superbes demeures.
Tarifs : 7€ / 5€ pour les 7-12 ans /
gratuit pour les moins de 7 ans
► Office de Tourisme de Cergy-Pontoise – Porte du Vexin (place de la Piscine)
● Samedi 19 novembre dès 14h30
Visite de l’exposition ''Impressions au fil de l’Oise''
Le musée de Pontoise vous propose un parcours de ses plus grands chefs-d’œuvre.
Tarifs : 7€ (+ prix d’entrée musée) / 5€ pour les 7-12 ans / gratuit pour les moins de 7 ans
► Office de Tourisme de Cergy-Pontoise – Porte du Vexin (place de la Piscine)
● Jeudi 24 novembre (en soirée, horaire à déterminer)
Projection : ''Sur les traces du Père des impressionnistes''
Découvrez ce beau film de Christophe Fonseca sur Camille Pissarro. La projection sera suivie d’une rencontre avec des spécialistes de sa peinture.
Tarifs/infos/résa au 01 30 37 75 52
► Cinéma Royal Utopia (14, rue Alexandre-Prachay)
● Samedi 26 novembre à 14h30
Conférence : ''Eugène Murer, le peintre-pâtissier-collectionneur des impressionnistes''
Eugène Murer débute comme pâtissier à Paris en 1870. Il devient alors l’ami des impressionnistes et leur mécène. Découvrez un personnage haut en couleurs, témoin et acteur de l’aventure impressionniste dans la Vallée de l’Oise.
Gratuit
► Office de Tourisme de Cergy-Pontoise – Porte du Vexin (place de la Piscine)
L'exposition "La vie quotidienne au temps des Impressionnistes"
La région parisienne au temps des Impressionnistes.
A Pontoise, les bords de l’Oise, les nombreux marchés, le quartier de l’Hermitage encore rural, attirent les peintres impressionnistes. C’est tout le charme de la province à moins d’une heure de Paris que la cité médiévale propose, grâce à l’inauguration de la gare en 1863. C’est ainsi que Pissarro découvre la ville en 1867.
A l’Isle-Adam, Louis-Marie Lemaire, après avoir suivi des études de dessin et de peinture, s’engage dans une fabrique de papiers peints et compose des modèles de décors floraux qui obtiennent un grand succès. Il cesse cette activité pour se consacrer uniquement à la peinture de paysage en 1861.
C’est à cette période que le peintre Auguste Boulard père (1825-1897), vivant à Champagne-sur-Oise pour la belle saison, l’attire dans la vallée de l’Oise. Louis Lemaire s’installe ainsi chaque été avec sa famille dans la villa Les Arcades à Parmain. Il rencontre également Jules Dupré (1811-1889), résidant alors à L’Isle-Adam, sous l’influence duquel son œuvre s’imprègne d’une vision plus approfondie et plus sensible de la nature.
En 1846 est inaugurée au Auvers-sur-Oise, la ligne ferroviaire Paris-Lille, créant une relation directe vers Paris à raison de quatre à cinq relations quotidiennes. En seulement une heure, les Parisiens avides de parties de campagne et de canotage se retrouvent à Auvers-sur-Oise, et parmi eux de nombreux peintres qu’attire la beauté d’un site encore préservé de la révolution industrielle. De Daubigny à Vincent van Gogh, tous ceux qui découvriront Auvers immortaliseront la diversité des paysages auversois.
Les loisirs au temps des Impressionnistes
A Pontoise, la guinguette du Pavillon rose sur l’île du Pothuis n’est accessible qu’en barque, tandis que le restaurant du barrage, chemin de la Pelouse, attire les promeneurs. La célèbre foire Saint-Martin accueille désormais grâce au train, près de 30 000 visiteurs chaque année. On s’y régale de harengs grillés.
La fête de la S’tembre, originairement liée au pèlerinage à la statue de la Vierge miraculeuse de Notre-Dame de Pontoise, s’étend alors dans toute la ville. De l’église à la place du Parc aux Charrettes, on trouve une fête foraine avec des spectacles de lanternes magiques (ancêtre du cinéma), des montagnes russes et même un montreur d’ours ! Place du Grand-Martroy, on fait des démonstrations de gymnastique, tandis que le long de l’Oise, on organise un concours de pêche, un lancer de pigeons, le concours de la rosière… Le tout s’achève par un feu d’artifice suivi d’un bal. En 1904, le clou du spectacle est l’ascension d’un ballon, place de l’Hôtel-de-Ville !
A L’Isle-Adam, la célèbre plage attire les foules. Léon Fort la « croque » vers 1910. On aperçoit sur la droite les premières cabines qui équipaient la plage fluviale de L’Isle-Adam vers 1910. Au centre, on peut voir des pontons de bois qui permettaient d’accéder aux eaux plus profondes. À l’arrière-plan se trouve une passerelle en bois, construite en 1905 et reliant la partie amont de l’île de la Cohue au chemin bordant le chenal de l’écluse.
Léon Fort (1870-1965) est un artiste originaire de L’Isle-Adam. On lui connaît beaucoup d’aquarelles de sa région natale et d’œuvres montrant la ville de L’Isle-Adam.
Léon Fort est un des membres fondateurs de l’association Les Amis de L’Isle-Adam, qui sera à l’initiative du musée de la ville.
Bateliers, canotiers, pêcheurs, baigneurs, promeneurs s’en donnent à cœur joie sur les bords de l’Oise à Auvers. Nombreux sont les citadins qui viennent profiter des premiers loisirs qui s’implantent au bord de l’eau.
Les auversois se rassemblent régulièrement dans l’année autour de festivités. La plus ancienne de la commune est la « fête de la rue Rémy », qui est célébrée chaque année depuis 1885. Pendant trois jours, les habitants pouvaient profiter d’un manège de chevaux de bois, de stands forains, d’un bal et de jeux : courses en sacs pour les messieurs et cassage d’assiettes pour les dames !
Travailler à la fin du siècle
Alors que la culture du chou de Pontoise couvre encore près de la moitié de la plaine de Cergy-Pontoise, et que la vigne est encore cultivée le long de l’Oise, de la Viosne et dans le quartier de l’Hermitage, quelques usines s’implantent déjà, de préférence à Saint-Ouen-l’Aumône, sur la rive gauche de l’Oise ; leurs cheminées apparaissent dans plusieurs paysages impressionnistes. A Pontoise, le quartier Notre-Dame devient encore plus industriel et ouvrier qu’il ne l’était déjà. Les lavoirs établis le long de la Viosne ne suffisent bientôt plus à satisfaire les besoins de la population ; les lavandières s’installent alors sur les bateaux-lavoirs du quai du Pothuis. La Viosne alimente également en eau de nombreux moulins ; mais les progrès techniques les font peu à peu disparaître, ou les réadaptent pour de nouvelles industries, comme le moulin Donon, transformé en fabrique de gants en 1880.
Au XIXe siècle à Auvers-sur-Oise, sur le plateau du Vexin, les activités rurales résistent à l’industrialisation qui se propage en Ile-de-France. Les exploitations agricoles sont encore nombreuses, de taille modeste mais de cultures variées. On y cultive le blé, l’avoine, les pois, les pommes de terre et les haricots.
Dans les quartiers de Chaponval et des Remys, on tire profit de la falaise qui termine le plateau du Vexin : les carrières sont exploitées pour la construction locale.
Des personnalités engagées ?
Installé à Pontoise à partir de 1872, Pissarro, anarchiste convaincu, adhère aux idées libertaires. Il ouvre sa maison à ses amis démunis, et aide son ami Jean Grave à faire vivre son journal La Révolte. Même dans la misère, il consacre toujours de petites sommes au soutien du mouvement. Il s’affrontera avec Degas, violemment antidreyfusard.
Pissarro fait également partie du cercle des personnalités locales, artistes, journalistes et politiques, qu’une républicaine ardente et militante anticléricale, Maria Deraismes, a rassemblé autour d’elle. Maria Deraismes s’installe à Pontoise en 1870 et y loue avec sa sœur le château des Mathurins, situé à quelques minutes de la maison de Camille Pissarro. Les Pissarro se promènent parfois dans le grand jardin, que Camille peint à plusieurs reprises. Les Mathurins, où Maria Deraismes anime de nombreuses réunions, deviennent un haut lieu de la contestation. Maria Deraismes écrit également dans de nombreux journaux, donne des conférences, multiplie les initiatives en faveur des droits civiques et politiques des femmes.
Paul Signac (1863-1935), un des précurseurs du pointillisme avec Georges Seurat, et inventeur du divisionnisme, livre en 1896, une œuvre forte. Dans sa lithographie Les Démolisseurs, conservée au Musée Louis Senlecq de l’Isle-Adam, il utilise un personnage type, largement diffusé dans les illustrations anarchiques. Celui-ci véhicule l’idée que c’est après la destruction de la société bourgeoise que pourront venir les temps nouveaux, où tout sera harmonie. L’homme à la pioche (à la hache, à la faux, ou à la bêche) devient alors le symbole de l’action révolutionnaire. Cette lithographie montre par ailleurs la dureté du travail du monde ouvrier. Il s’agit de l’œuvre la plus engagée du peintre Paul Signac.
Cette lithographie est publiée dans la revue anarchiste les Temps Nouveaux, pour laquelle Signac collabore entre 1896 et 1910. Il fait également don de plusieurs de ses œuvres pour aider à financer la revue. Il écrit dans l’article « Impressionnistes et révolutionnaires » paru dans le supplément littéraire de La Révolte, le 13 juin 1891 : « Tôt ou tard, on retrouvera les artistes véritables aux côtés des révolutionnaires unis avec eux dans une identique idée de justice ».
La presse au temps des Impressionnistes
Le Petit Journal tire à 1 million d’exemplaires, d’autres journaux, comme Le Gaulois, l’Intransigeant, se taillent leur part de succès. Des journaux délivrent de l’information, d’autres sont des journaux d’opinion, donc, plus polémiques.
En 1897, l’Aurore lancé par Clémenceau, fait grand bruit avec le « J’accuse » de Zola. De son côté Balzac qui a séjourné à l’Isle Adam et évoque cette commune dans plusieurs de ses ouvrages, dresse dans « Les illusions perdues », un portrait de la presse de l’époque.
A Auvers-sur-Oise, c’est L’Echo Régional qui annonce la mort de Van Gogh le 29 juillet 1890.
A Pontoise, une « bourgeoisie de robe » (il y a un tribunal), a favorisé le développement des journaux locaux. Le plus important est l’Echo Pontoisien, bonapartiste, bientôt concurrencé par le Progrès de Seine-et-Oise.
De son côté, Maria Deraismes qui habite dans le quartier de l’Hermitage à Pontoise et est franc-maçonne, femme de lettres et amie de Camille Pissarro dirige Le Républicain de Seine-et-Oise. Par ailleurs, cette dernière fonde avec Léon Richer, journaliste libre penseur et précurseur du féminisme, le premier hebdomadaire féministe Le Droit des femmes afin d’améliorer le sort des femmes, leurs conditions de travail.
Héritier de l’École de Barbizon et de ses peintres qui, comme Jules Dupré (1811-1889) ou Auguste Boulard père (1825-1897), s’établirent dans la région de L’Isle-Adam, Charles Agard s’installe à Nesles-la-Vallée en 1911, et ce, jusqu’à sa mort à L’Isle-Adam en 1950. Charles Agard se reconnaît avant tout deux maîtres : Camille Pissarro (1830-1903) qui le considère comme un des plus talentueux dessinateurs de sa génération et Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898). Charles Agard fournit de 1901 à 1914 une demi-douzaine de lithographies aux Temps Nouveaux.
La mode au temps des Impressionnistes
A partir de 1863, les Pontoisiennes vont facilement à Paris profiter des bonnes affaires des Grands magasins grâce au train qui arrive gare Saint-Lazare. Elles raffolent des « dessous », corsages, jupons et bas en dentelle, aux prix plus abordables grâce à la mécanisation de leur fabrication.
Contrairement aux peintres académiques qui peuplent leurs toiles de personnages vêtus de drapés à l’antique, les Impressionnistes s’attachent à représenter le vêtement contemporain. Ainsi, Ludovic Piette ne manque pas de mettre au premier plan de la Fête des Fossés (1871, Musée Pissarro, Pontoise), une dame portant une robe à tournure. Camille Pissarro préfère de son côté, représenter les vêtements simples et populaires. Ainsi, dans le Portrait de Mme Pissarro (1874, Petit-Palais, Paris), le modèle ne porte pas de panier rigide sous sa jupe, trop incommode pour travailler. Dans le portait de sa fille, Jeanne Pissarro dans le jardin de Pontoise (1872, collection privée), la robe reste tout aussi sobre mais élégante.
A table au temps des Impressionnistes
Les peintres offrent un bon témoignage des produits consommés alors, en particulier les Impressionnistes, qui s’attachent à représenter la vie quotidienne. C’est ainsi que Ludovic Piette peint avec précisions les étals de légumes place du Grand Martroy, ou le marché à la volaille installé place de l’Hôtel-de-Ville. De son côté, Pissarro immortalise le chou de Pontoise et la foire Saint-Martin, qui est alors la plus importante foire de la région parisienne.
A Auvers-sur-Oise, de nombreux commerçants tiennent boutique autour de la place de la mairie, qui est animée chaque jeudi par le marché aux bestiaux où se retrouvent paysans et éleveurs. En 1876, Valentine et Alfred Levert participent à l’attractivité du cœur du village en ouvrant le « Café de la Mairie », commerce de vins et café. Le café devient rapidement un lieu agréable où se retrouvent peintres, artisans, ouvriers et journaliers employés dans les fermes. Le café offre également quelques chambres meublées aux voyageurs de passage à Auvers. En 1889, le gérant Arthur Gustave Ravoux laissera son nom à l’auberge.
C’est à l’Auberge Ravoux que réside Vincent van Gogh durant son séjour à Auvers en 1890. Il avait sa table au fond de la salle. « Je prends tous les jours le remède que l’incomparable Dickens prescrit contre le suicide. Cela consiste en un verre de vin, un morceau de pain et de fromage et une pipe de tabac. C’est pas compliqué me diras-tu […] ». (Lettre de Vincent van Gogh à sa sœur Willemien, 1889).
A la fin du XIXe siècle, le vin est encore considéré comme un aliment de base, tout comme le pain. A l’Auberge Ravoux, comme dans les guinguettes des bords de l’Oise, on apprécie particulièrement les crus locaux d'Argenteuil ou le "ginglet" des coteaux de l'Oise.