La rue du Château est située sur le Mont Bélien, colline sur laquelle est bâtie le centre historique de Pontoise. Elle a changé plusieurs fois de nom dans son histoire.

Cette rue désigne l’endroit où se trouvait l’ancien château fort royal, construit sous le règne de Philippe Auguste (1165- 1223) et détruit en 1744. Elle est un témoin privilégié de la transformation de la cité au fil des siècles.

De la “protection divine”...

Au XVIe siècle, cette rue était dénommée “place” et se situait entre deux églises, Saint-Mellon et Saint-Pierre, toutes deux proches du château.

L’église Saint-Pierre avait été bâtie à la fin du Xe siècle, sous le règne de Robert le Pieux (972-1031), et donnée aux religieux de l’abbaye du Bec Hellouin (département de l’Eure) qui y établirent un prieuré.

Elle a été détruite une première fois pendant la Guerre de Cent Ans puis reconstruite. Elle sera définitivement démolie en 1795. Quant à l’église Saint-Mellon (on trouve aussi l’orthographe Saint-Meulon), elle fut édifiée en 1286 sous le règne de Philippe le Bel (1268-1314).

Celui-ci y fit placer le corps de Saint-Mellon, premier évêque de Rouen, transféré à Pontoise lors des invasions normandes au IXe siècle.
Le terrain sur lequel elle fut construite ayant été jugé peu solide par les chanoines (ecclésiastiques siégeant au chapitre de la cathédrale) qui l’administraient, le bâtiment fut abandonné en 1767 et détruit en même temps que l’église Saint-Pierre.

à la révolution...

Sous la Révolution française, la place prit, dans un premier temps, le nom de “place de la Réunion” en 1793, puis “rue de la Montagne” en 1794. Un an plus tard, on la débaptisa en lui donnant le nom de “rue et place de l’Egalité”. C’est en 1799 qu’elle prit son nom actuel de “rue du Château” alors même que celui-ci avait été démantelé 25 ans auparavant.

L’emplacement appartenait au futur Louis XVIII, qui en fit don à la Ville en 1791. La place servit sous la Révolution de lieu de célébrations des fêtes civiques, puis des fêtes communales jusqu’en 1851, date à laquelle un éboulement sérieux se produisit.

pour trouver son allure actuelle

Des travaux de consolidation sont alors entrepris. Un second éboulement, tout aussi important, survint 40 ans plus tard. C’est alors que le conseil municipal fit voter l’élargissement de la voie.

En 1944, les bombardements détruisirent toutes les maisons situées sur le Mont Bélien. De nouvelles habitations sont construites dès 1950, d’autres seront restaurées.
La maison située au numéro 17 de la rue sera acquise par la Ville en 1979 afin d’y aménager le futur musée Pissarro qui ouvrira ses portes en 1980.

Archives municipales de Pontoise, cotes 1O34, 1O228, 113W44, 189W5

Infos pratiques

Qu’est-ce qu’un “hoqueton”?

Le terme “hoqueton”, trouvé dans les registres de délibération du Conseil de ville, désigne d’abord la camisole épaisse et rembourrée que portaient les hommes d’armes du Moyen-Âge et particulièrement les archers ; par extension, et c’est là, la signification du terme utilisé dans les registres, il servit à désigner les archers eux-mêmes, et les gardes qui accompagnaient soit le grand prévôt (magistrat chargé au bon ordre, à la sûreté, à la subsistance de la Cour et des endroits où le roi résidait), soit les gardes du chancelier (chef de la justice et président des tribunaux).

Ces soldats sont rémunérés et logés par la commune. Ces emplois disparaissent à la Révolution française, en même temps que les chanceliers et prévôts royaux.

Archives municipales de Pontoise, cotes BB5, 1D