Lithographe de Monet et de Pissarro

De son père, Georges William Thornley a hérité de deux passions : la peinture et le goût des voyages. Dès son adolescence, son sens de l’esquisse et sa capacité à reproduire  sont impressionnantes.

De grands artistes, comme Ciceri, Yon ou Sirony, le conseillent et le font rapidement évoluer vers l’excellence.

En 1878, à l’âge de 21 ans, l’artiste expose déjà au prestigieux Salon de Paris. Il y obtient même en 1881 une mention d’honneur et en 1888 une médaille. Mais les prix ne le font pas rêver. Il préfère les beaux paysages et les voyages.

Son installation à Osny en 1892 lui donne l’occasion de sillonner le Vexin et de découvrir Pontoise. Il y rencontre Claude Monet et Camille Pissarro, les maîtres de la peinture impressionniste, avec lesquels il se lie d’amitié.

À cette époque, les grands artistes cherchent à reproduire leurs œuvres. Seule la lithographie, un procédé de reproduction sur papier à l’aide d’un crayon gras et d’une pierre calcaire, permet de respecter l’oeuvre initiale. Mais le talent d’un excellent artiste, capable de saisir l’âme du tableau peint et de le reproduire au trait prêt, est nécessaire.

Georges William Thornley devient ainsi le lithographe de Claude Monet et de Camille Pissarro.

En 1900, il tire jusqu’à 108 exemplaires de 25 œuvres différentes, parmi lesquelles “Le marché place Notre-Dame” de Pontoise, réalisée par Pissarro.  

Dans les collections du musée Tavet, un portrait de Sabattini tient une place à part. Derrière un visage doux, barré d’un regard azuré etorné d’une barbe blanche taillée en pointe typique du Second Empire, se cache Georges William Thornley.

Ce peintre de talent, qui a été le lithographe préféré de Monet a vécu et est enterré à Pontoise. Ses toiles témoignent du charme pittoresque de la ville à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.    

Paysagiste talentueux

Mais Georges William Thornley ne fait pas que reproduire les œuvres des autres. Ses propres tableaux sont aussi très talentueux. Il pose souvent son chevalet à Pontoise, sur  les bords de l’Oise, dans  les ruelles ou au cœur des places.

Il réalise en particulier des aquarelles de l’église Saint-Maclou, de la place du Grand Martroy et de ses marchés, du chemin du Clos (actuelle rue Éric de Martimprey) et du quartier Saint-Martin.

“Thornley nous transmet un témoignage vivant de son époque. Ses toiles ne sont pas figées et représentent des personnages en mouvement, ce qui est plutôt novateur. Généralement, ses œuvres jouent sur la tonalité blanche ou colorée du fond”, analyse Christophe Duvivier, le directeur du musée Tavet, qui conserve plusieurs œuvres de l’artiste.

Durant sa vie, le peintre a été considéré comme un grand voyageur, exerçant en Provence, en Bretagne, en Normandie et sur les sommets des Pyrénées, des Alpes et des Vosges.

Mais son attachement à Pontoise n’a jamais cessé jusqu’à sa mort le 31 août 1935 à l’hôpital de Pontoise. Depuis, il est inhumé au cimetière communal.