L’histoire de la caserne de Pontoise débute au début du XXème siècle avec l’installation sur le plateau Saint-Martin d’un quartier de cavalerie.

Le terme de  “quartier” désigne, dans le langage militaire, un ensemble de bâtiments clôturés (hangars, lieux de travail et de vie d’une unité militaire).

À cet ensemble, on donne souvent le nom d’un soldat s’étant illustré au combat et ayant fait partie du régiment en place. La caserne de Pontoise n’a pas échappé à la tradition.

Elle a pris son nom du capitaine Bossut qui commandait un escadron du 22ème Régiment de  Dragons* (engagé dans les combats en 1914) et qui trouva la mort en 1917 au cours de la bataille du Chemin des Dames.

La création de la caserne Bossut

Depuis 1848, la municipalité de Pontoise formule plusieurs demandes auprès de l’Etat pour qu’un régiment s’établisse à demeure sur son territoire. Ainsi, la Ville désire notamment éviter d’avoir à loger chez l’habitant les troupes en manœuvre dans le Vexin, comme cela est souvent le cas depuis le XVIIIème siècle.

La commune obtient gain de cause en 1909. Un régiment de cavalerie rassemblant 900 hommes et 800 chevaux s’établit à Pontoise. Pour installer cette unité militaire, le site du plateau Saint-Martin est choisi. Cet espace, vierge de toute construction, laisse la possibilité à l’armée de pouvoir construire sur une étendue de 15 ha un projet architectural sans contrainte.

Le projet est réalisé dans un souci de standardisation et de rationalisation de l’espace, les bâtiments bénéficiant  des derniers modes de constructions (charpentes métalliques, ciment  armé...).

Autour de la place d’Armes, les baraquements sont construits avec du calcaire et des chaînages en briques. Le “quartier” est livré en octobre 1916 et servira dans un premier temps à accueillir les malades et les blessés de la Première Guerre mondiale.

Le 22ème Régiment de Dragons* intégrera le quartier Bossut seulement 3 ans plus tard, en 1919.

De 1945 à 1994, de multiples  formations, comme  notamment un régiment de transmission, seront logés au sein de la caserne. Le 10 décembre 1998, l’Armée démilitarise les lieux et rétrocède le site à la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise pour qu’elle organise le futur aménagement du site.

Un quartier en devenir

Mais l’histoire de ce lieu emblématique de Pontoise ne s’arrête pas avec le départ des militaires. Aujourd’hui, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, avec le soutien de la Ville, vise à faire de ce site un quartier attractif, moderne et respectueux de l’environnement.

Le projet “Bossut” représente en effet une des grandes opportunités foncières de la commune.

Ce nouveau pôle urbain sera un élément clé de l’agglomération, reliant le futur Grand Centre de Cergy rénové et les quartiers plus anciens de Pontoise.

Ce programme de 220 000 m² sera conçu autour de la place d’Armes conservée de l’ancienne caserne et comprendra 82% de logements, 12% de commerces et bureaux et 6% d’équipements publics (un groupe scolaire d’ici la rentrée 2012, un équipement dédié à la Petite Enfance, un équipement de quartier...).

La création du quartier militaire Lange

Le projet urbain “Bossut” est intimement lié à un autre projet majeur : celui du quartier militaire Lange.

Ce quartier  comprendra d’une part la création du pôle judiciaire de la gendarmerie (pôle de police scientifique de haute technologie à rayonnement international) et d’autre part l’installation du Groupement Départemental de la gendarmerie, à vocation plus locale.

Le futur pôle Lange d’une superficie de 5,7 ha accueillera à terme 750 salariés.

La mise en service de ce quartier est prévue à l’horizon 2014.

Infos pratiques

* Le terme “Dragons” désigne des militaires se déplaçant à cheval mais combattant à pied.