Des arbres d’exception

En aval de Pontoise, l’île Saint-Martin a longtemps accueilli des arbres rares. Elle a appartenu jusqu’en 1849 aux sœurs d’Arquinvilliers, filles d’un grand propriétaire terrien de la commune.
L’acte de vente signale alors l’existence de quatre lots comprenant des marronniers, des peupliers, des ormes, des acacias, des saules et des frênes d’une qualité rare.

Admiratif de cet espace naturel préservé, le peintre Luis Jimenez, médaillé d’or de l’Exposition universelle de 1889, s'en est inspiré pour réaliser ses premiers chefs-d’œuvre du “précisionnisme” (courant pictural conciliant réalisme et pointillisme libre).

Mais en 1896, la construction d’une première écluse sur les bords de l’Oise commence à briser l’attrait pittoresque de l’île. En 1907, la construction d’un barrage mobile scinde définitivement l'île en deux.

Une guinguette à succès

En amont de l’Oise, l’île du Pothuis a fait davantage parler d’elle. Située à proximité de l’ancienne porte fortifiée de la ville (le "Pot huis"), elle a été exploitée pour la culture de l’osier et du bois. Juste Amédée Lion rachète le 29 janvier 1838 l’île d’une superficie d’un hectare.

Le propriétaire pontoisien y fait construire un premier pavillon puis obtient en 1872 l’autorisation d’y amarrer des bateaux. Malgré les crues de 1910 qui la  submergent, l’île reste l’un des lieux les plus prisés de Pontoise.

Au début du XXème siècle, le restaurant du pavillon rose fait en effet office de guinguette. Toutes les générations s’y retrouvent pour se restaurer et danser en traversant l’Oise dans les barques de Madame Berger.

C’est l’âge d’or du ‘‘bal musette’’, né quarante ans plus tôt dans le quartier de la Bastille à Paris. L’accordéon a déjà supplanté la cornemuse et la valse a détrôné la bourrée auvergnate. Les danseurs trouvent des pas toujours plus faciles, plus sensuels et plus rapides, qui s’adaptent aux espaces réduits. Mais une page se tourne avec les ‘‘années  folles’’. Tombé en ruine, le pavillon est rasé. L’île du Pothuis est laissée à  l’abandon.

La Ville en devient propriétaire le 25 juillet 1938. Des travaux de réfection et de protection des berges lui offrent une seconde jeunesse en 1984.

L’île est depuis utilisée pour le lancement du feu d’artifice du 14 juillet.

Infos pratiques

Le saviez-vous ?

Véritables symboles de la culture des bords de Seine et de l’Oise, les guinguettes étaient, fin XIXème début XXème, des cabarets populaires, faisant office de restaurants et de lieux de bal.

Toutes les générations s’y attablaient et savouraient une cuisine simple arrosée de vin blanc ou  rouge, avant de danser la bourrée auvergnate, la valse ou la valse musette.