Organiser l’éclairage urbain pour protéger la biodiversité
Janvier 2015

Les multiples sources de lumière artificielle nocturne perturbent l’habitat d’espèces animales adaptées à l’obscurité, dérèglent leurs comportements et accélèrent ainsi leur disparition. Papillons de nuit, vers luisants, oiseaux migrateurs, chouettes, hiboux et mammifères chasseurs de nuit sont les premières victimes de la pollution lumineuse.

La Loi de juillet 2013 a réglementé l’éclairage intérieur et extérieur des bâtiments non résidentiels (vitrines de magasin, bureaux, façades de bâtiments …) qui doivent tous être éteints au plus tard à 1 heure du matin. La réduction de l’intensité lumineuse sur les voies à cette même heure est encore trop rare et mettra du temps à être mise en place par Cylumine, à qui l’éclairage urbain a été délégué sur l’ensemble de l’agglomération de Cergy-Pontoise.

Pontoise, qui garde sous sa responsabilité le seul éclairage de ses monuments, devrait analyser ses installations sous l’angle de la protection de la biodiversité : pas d’éclairage vers le haut, travail sur le spectre émis par les lampes pour en supprimer le rouge, perturbateur pour les oiseaux migrateurs.

La Ville pourrait alors, grâce à son expérience, informer et inciter particuliers, copropriétés et bailleurs sociaux à mieux prendre en compte la biodiversité dans leurs éclairages. Ainsi le projecteur avec détecteur de présence peut n’être source que d’économie d’énergie. S’il s’allume toute la nuit à chaque passage d’animal, il perturbe en permanence la vie des animaux nocturnes. Ainsi certains sites naturels (gorges, grottes, falaises...) abritent une faune riche et fragile qui a besoin de la nuit noire, même si le cadre est pittoresque.

Qu’en 2015 la Ville de Pontoise prenne mieux en compte la biodiversité dans toutes ses actions et sache accompagner les Pontoisiens dans la même démarche.
 

Bénédicte Ariès
bariesatville-pontoise [point] fr (baries[at]ville-pontoise[dot]fr)