« A savoir et à suivre » ou les oubliées de la politique sécurité

Lors du conseil municipal du 4 février 2021, une évaluation de la politique de sécurité de la ville a été présentée. Quelques lignes y ont abordé le sujet des violences intrafamiliales pour notifier que le tribunal de Pontoise est pilote dans la mise en place des bracelets anti-rapprochement et que notre élu à la sécurité était en bon terme avec la procureure adjointe en charge du dispositif. Pour conclure « A savoir et à suivre »...

Nous suivons donc.

Le 25 novembre, ce sera la journée pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Nous connaissons bien les violences physiques et sexuelles dont peuvent être victimes les femmes:

coups, brûlures, viols, tentatives de viol, mariages forcés, harcèlements…

Il existe en réalité beaucoup d’autres formes de violence dont on parle moins:

La violence économique: privation d’argent, salaire retenu par le conjoint, non-paiement de la pension alimentaire,…

La violence administrative: rétention du passeport, interdiction d’effectuer des démarches,…

La violence psychologique: humiliation, injure, empêchement de dormir, dévalorisation,…

La violence gynécologique: excision, stérilisation forcée, refus de contraception, IVG refusée ou forcée,…

Dans le Val-d’Oise, chaque année, les forces de l’ordre interviennent environ 3000 fois pour des violences entre conjoints, soit 8 à 9 interventions par jour. Nous pouvons, sans grand risque, penser que Pontoise ne fait pas exception et que des pontoisiennes doivent subir des violences quotidiennement.

Depuis plusieurs années, des élus de la minorité interrogent l’équipe municipale sur la politique de prévention et de prise en charge des violences faites aux femmes, sans réaction de sa part. Nous avons donc à nouveau posé la question lors du conseil municipal du 7 octobre 2021. En guise de réponse, Madame la maire a énoncé une longue liste à la Prévert des dispositifs existants pour la protection des femmes sur le territoire national dont peu sont mis en place ou soutenus par la municipalité, pour finir par des propositions d’action peu efficaces (édition d’un guide des solutions nationales, subventions données à une association).

Pourtant, les ressources existent et des actions concrètes peuvent être mises en place:

  • Promotion plus importante de l’égalité femmes-hommes ;
  • Campagne fortes de sensibilisation dans les lieux publics (affichage, conférences, formations) sur toutes les formes de violences, les violences psychologiques et économiques étant souvent les prémices des violences physiques et sexuelles ;
  • Affichage sur le site internet et les applications de la ville du numéro d’écoute et de conseil 3919 et de l’information SMS au 114 (situation d’urgence lorsque la victime ne peut pas parler) et par affichage dans la ville ;
  • Création d’un comité de pilotage avec les associations pontoisiennes, départementales, nationales, les forces de l’ordre pour définir un plan de lutte contre les violences faites aux femmes ;
  • Accompagnement des associations pour répondre aux appels à projet sur la prévention des violences faites aux femmes, dont les démarches sont parfois trop lourdes sur le plan administratif.

Nous savons que nul n’est insensible à la protection des femmes et nous restons optimistes: nous demandons que le plan de sécurité de Pontoise intègre un dispositif spécifique pour la prévention et la prise en charge des violences faites aux femmes.

Le groupe Pontoise Ecologique et Solidaire